Quand j’étais gamin, je refusais de manger les lapins que je caressais dans leur cage chez mes grands-parents. Tout naturel que je devienne végétarien et que je mange désormais essentiellement végan à la maison.
On entend beaucoup de chose sur ceux /celles qui décident de mettre fin ou de réduire au minimum leur participation à cette industrie. Trop haut perché(e)s, hystériques ou, au mieux, jugeantes, comme ces personnes invitées dans les émissions de télé, un peu à l’image des rappeurs qui apparaissent aux heures de grande écoute et sont si facilement mis en boite ou réduits à leur cliché supposé parce que les réalisateurs des émissions ont pris soin d’inviter des cibles faciles. Après, on passe vite aux conclusions et le grand bordel ne s’en porte pas vraiment mieux.

Je n’ai pas mangé de viande depuis 30 ans, j’ai l’air juvenile et je déborde d’énergie. Mon médecin est toujours impressionné par les analyses que je fais de temps en temps et celles qu’il prescrit à tous ses patients par mesure de précaution ne sont pas toujours aussi équilibrées.

Bien que je considère tous les êtres comme égaux, je suis bien sûr d’abord affecté par le sort de mes semblables, comme une lionne défendra ses petits plutôt que ceux d’une autre espèce devant le danger. Pourtant, ça me parait criant que les vagues incessantes de violence perpétuées par les humains sont liées au fait que la plupart des gens considèrent normal de garder les animaux en cage et de les abattre. Au-delà du fait qu’il n’y a rien de naturel dans la manière dont cet abattage est organisé en tant que pratique institutionnelle, la violence reste de la violence, même lorsqu’elle est soigneusement dissimulée. Quand je marche la nuit, c’est très régulièrement que je croise les camions remplis d’animaux en route vers leur destination finale.

Quand je passe devant un champ avec des bœufs, je fais un vœu pour qu’ils ne souffrent pas trop lorsque leur heure viendra, et cela me fait mal de rester silencieux quand les enfants des gens se sentent si proches de ces êtres sensibles, pour finalement les retrouver dans leur assiette sans que personne ne leur explique le lien. Le début du conditionnement.

Morte Nature, cette pièce visuelle mixte, est dédiée à tous les êtres vivants qui souffrent de violences, j’espère vraiment que le lien entre l’amour que les gens portent à leurs animaux de compagnie et la compassion pour le reste du règne animal va s’élargir pour que le poids de la logique gagne en cohérence, et que l’équation humaine contemporaine, qui devient de plus en plus compliquée – à mesure que la population croit, que l’eau et les céréales sont gaspillées pour élever du bétail – soit progressivement résolue, car c’est bien la seule façon pour que tout le monde puisse vivre en sécurité.

Je crois fortement que la mécanique de notre émancipation dépend du sort de toutes les créatures terrestres.

Since I was a kid, I refused to eat the rabbits I used to pet in their cage at my grandparents’ house, and it was only natural that I became a vegetarian and now eat essentially vegan at home.
We hear so much about people who decide to end or reduce their part in this industry to the minimum. Too ‘high-minded’, hysterical or, at best, contemptuous, like people invited onto television shows, a bit the same way those rappers, in France who appear in prime time and are so easily ridiculed or reduced to their supposed cliché because the programme makers have taken care to invite easy targets. After that, it’s quick to jump to conclusions and the great mess doesn’t get any better.

I haven’t eaten meat in 30 years, and I’m young looking, full of energy. My doctor is always impressed by the tests I take from time to time, and the ones he gives to all his patients as a precaution aren’t always so balanced.

Although I consider every being equally, I am, of course, primarily affected by the fate of my fellow creatures, just as a lioness will defend her cubs rather than those of another species when faced with danger. However, it appears clear to me that the endless waves of violence human beings perpetuate are linked to the fact that most people consider it normal to keep animals in cages and slaughter them without a second thought. Beyond the fact that there is nothing natural about the way slaughter is organised as an institutional practice, violence is violence even when it is carefully concealed. When I’m walking at night, if often cross the road of trucks carrying animals to their final destination.

When I walk past a field with oxen in it, I make a wish that they will not suffer too much when their time comes, and it pains me to remain silent when people’s children feel so close to these sentient beings, only to end up with them on their plates without anyone making them realise the connection. The onset of conditionning.

Morte Nature, this mixed visual piece is dedicated to all living beings who suffer from violence of any kind. I hope that the connection between love people have for their pets and compassion for the rest of the animal kingdom will spread so that weight of logic gains coherence, and the contemporary human equation, which will become increasingly complicated – as population grows, and water and grain are wasted to raise livestock – is gradually resolved.
This is the only way for everyone to live in safety.

I strongly believe that the mechanics of our emancipation depend on the fate of all earthly creatures.

B.

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