
Texts sitting next to visuals are originaly written in French and humbly transposed to English
Arrondir les angles
A être enfermé dans des carrés, des rectangles, l’envie peut se faire sentir d’en arrondir les angles. Pour que son interieur soit moins saillant, moins agressif, puisse laisser place à se blotir dans la tendresse d’un coussin pour la tête, la mémoire d’une forme réconfortante.
Et si l’envol nous est interdit pour le moment, rien n’empeche de construire dans son esprit tous les outils qui nous enverront vers les hauteurs lorsque la cage ouvrira ses volets vers des lieux plus cléments.
Une configuration, un contexte, un texte, une libération.

Enclosed by squares and rectangles, one may feel the need to round off the corners. To make the inside softer, warmer, to make room for the tenderness of a pillow for our head, the memory of a comforting shape.
And while we may not be able to take off for the time being, nothing to stop us building all the tools in our minds that will allow us to lift up when the cage opens to more forgiving places.
A configuration, a context, a text, a liberation.

Oscillation d’Iris
Voyage vers le Noyau
De ses pensées
Iris est un peu vénère
Elle peste , elle vocifère
Contre le fardeau
Qu’elle porte
Et cherche une catapulte
Pour le propulser
Hors de sa sphère
Iris veut onduler
Danser dans l’insouciance
Le reste elle s’en balance
Elle veut des décibels
Pas contre une bonne pillave
Au moins l’espace d’un soir
Des fois la bière ça lave
L’amertume par l’amertume
Alors elle va sortir
Va tout envoyer chier
La tête dans les enceintes
Une nuit psychédélique
Quitte à tourner de l’œil
C’est pas la première fois
Que sa rétine se tord
A être regardée de travers
Mais ce soir
Elle s’en balance
Iris n’entend plus rien
Elle est en transe
Sur la piste
Elle se déchaine
Elle danse
Elle rit
Elle crie
Elle chante

Journey to the Core
Of her thoughts
Iris is pissed off
She rants and raves
Against the burden she carries
And looks for a catapult
To expel it
Out of her sphere
Iris wants to sway
Dance carefree
She doesn’t give a fuck
She wants decibels
Not against a strong booze-up
At least for one night
Sometimes beer washes away
Bitterness with bitterness
So she’s going out
telling everyone to fuck off
Head in the speakers
A psychedelic night
Even if it means close to faint
It’s not the first time
That her retina twists
From being looked at askance
But tonight
She doesn’t care
Iris doesn’t hear anything anymore
She’s in a trance
On the dance floor
She goes wild
She dances
She laughs
She screams
She sings out
Vagues à L’âme
Plonger dans les profondeurs de l’infini
Pour en toucher le fond
Sentir le poids du néant effleurer ses épaules
Dans l’illusion
Comme une écharpe délicate qu’on ne sent pas
Mais dont on peut deviner la douceur, la couleur
Et puis pousser fort pour remonter à la surface
Quand le fond nous lasse
Et même si quoi qu’on fasse
La poisse nous colle à la peau
Pourtant
Le vague à l’âme peut se muer en ondulations
Lames de fond puissantes pour sortir du flou
Le mouvement s’empare de notre enveloppe
Pour nous agiter alors les vagues se jettent
Sur la jetée de notre périmètre
Pour l’y encourager à s’ouvrir
Effacer les frontières et les plaintes muettes
On y trouvera peut être le besoin de rugir
Un cri qui s’amorce et jamais ne s’étouffe
Dans le silence d’un bâillon
Il devient alors le tourbillon
La mutation des vagues
Qui agit sur nos âmes sensibles
Agitatrices comme le crépitement
Qui cuit les légumes en les gardant
Savoureux et bien croquants
Dissout les écumes sales, les amertumes d’avant
En créant l’équilibre qui nous lave en dedans
En dehors il y a tant de choses à observer
Qu’on soit téméraire ou un peu timoré
La beauté est partout où on veut bien la chercher
Les sentiments sont changeants
Les émotions en mouvement
Leur absence n’est qu’illusion
Elles sont juste en dormance pour le moment

Dive into the depths of infinity
To touch its bottom
Feel the weight of nothingness
Brush your shoulders in illusion
Like a delicate scarf that you cannot feel
But whose softness and colour you can guess at
And then push hard to rise up to the surface
When tired of this bottom
And no matter what we do
If bad luck sticks to our skin
However
Bitterness can turn into ripples
Groundswells to escape the blur
Movement takes hold of our shell
To shake us up, the waves crash
On the pier of our perimeter
To make it open up
Erase borders and silent complaints
Someday we may find the need to roar
A shout that begins and is never stifled
In the silence of a gag
It then becomes a whirlwind
The mutation of waves on sensitive souls
Stirring like the crackling oil
That cooks vegetables
While keeping their taste and crunch
Dissolving the dirty scum, bitterness of befores
Creating balance that washes us inside
Outside, there are so many things to see
Whether we are reckless or a little shy
Beauty is everywhere we want to look for it
Feelings are shifting, emotions in movement
Their absence is an illusion
They are just, for now, a little dormant
Point d’encrage
Une goutte d’encre tombe
Une bombe explose dans la tête
Elle est les fragments de beauté du monde
Qu’ils se diffusent en toi
Sans que jamais cela ne s’arrête
Il y a toujours une ligne de mire
Un angle de tir au pistolet à eau
Inoffensive et pourtant si puissante
Tu nous fais rire et ris même de tes maux
Tu n’es pas une blague pourtant
Tu t’es encrée dans le présent
Avec un beau lettrage
Et une fantaisie mignonne
Peut être un beau virage
Pour que les doutes et mirages
Se muent en vérités
Ton point d’encrage, tes beaux tatouages
Ne se désagrégeront pas comme ça
Ils sont là maintenant
Te ressemblent comme l’encre au bateau
L’attache qui délie les nœuds
Alors que tu trembles
Sous le poids de tes problématiques
Moi ton frère
Inquiet et heureux en même temps
Car tu stimules mes zygomatiques
Mais aussi ma peur quand tu serres les dents
Je ne te souhaite pas la fête
tu as toujours été sage
Juste de retrouver un peu la frite
Et que tes poids s’allègent
Que se désagrège la panique
Et que s’érigent les digues discrètes
De la mécanique secrète
Qui te portera sur la route
D’un petit bout de constance
Tes beaux tatouages
Prendront de l’âge, avec toi
Et si je ne te souhaite pas la fête
Je te prédis les plus belles danses.

A drop of ink falls
A bomb explodes in head
These are the fragments of beauty in this world
May them spread within you without ever stopping
There is always a line of sight
An angle for shooting with a water pistol
Harmless and yet so powerful
You make us laugh and even laugh at your troubles
Yet you are no joke
You have inked yourself into the present
With a beautiful lettering and a lovely fancy
Perhaps a beautiful turn
So that doubts and mirages become truths
Your anchorage point
Beautiful tattoos
Will not disintegrate
They are here now
Fittin you like ink to boat
A Tie that loosens knots
While you tremble
Under the weight of your issues
I, your brother
Worried and happy at the same time
Cause you stimulate my zygomatics
But also my fear when you grit your teeth
I don’t wish you the big party
You’ve always been so well-behaved
Just a regain of energy
And for your burdens to lighten
For the panic to disintegrate
And for discreet dikes
Secret mechanics to be constructed
Which will carry you on the road
Of a bit of constancy
Your beautiful tattoos
Will age with you
And if I don’t wish you the big parties
I foretell the most beautiful dances
Un autre monde

Une projection d’un autre monde, d’une autre réalité, celle d’êtres dont la structure pourrait différer totalement de la vision anthropomorphiste de la Science-Fiction des débuts. Et si ces êtres n’avait pas d’yeux, de bouche, de corps, étaient juste composés de connexions électriques ou d’un système inconnu à notre conception autocentrée. S’ils n’étaient ni menaçants, ni projetant un grand plan de destruction simpliste et grossier, juste entités vivant quelque part, d’une façon qui nous dépasse et qu’on ne pourrait pas étudier ni même toucher, ou même percevoir. S’ils ne pensaient pas, s’il étaient, simplement…
J’ai essayé à travers ces visuels d’en faire ma représentation mentale et abstraite, faite de fils, formes et segments dans un univers cosmique qui s’est construit avec de l’expérimentation sur des photographies prises par mon père Hervé.

An otherworldly projection, that of beings whose structure could differ completely from the anthropomorphic vision of early Sci-Fi. What if these had no eyes, no mouth, no body, and were just made up of electrical connections or a system unknown to our self-centred conceptions? What if those beings were not threatening, without a simplistic and crude great plan for destruction, just entities that live somewhere in a way that is beyond our comprehension and that we could not study or even touch, or even perceive? What if they did not think, if they simply were …
Through these visuals, I tried to make my mental representation of their abstract shape with ropes, forms and segments, in a cosmic universe that was constructed using manipulations of photographs taken by my father Hervé.

Le fond du lac

Que se passe t’il donc dans les eaux profondes du lac qui inonde mes songes lorsque je dors profondément?
Les fossiles se mêlent aux impulsions électriques, colorées d’une peinture vivante et les couleurs pastel sont liées étroitement aux pulvérisations phosphorescentes.
Rondeurs et motifs émotifs, traits fins, je trace des récifs imaginaires doucement, j’esquisse des formes dans mes rêves et Morphée les met en couleur avec délicatesse.
Une équipe de nuit efficace qui vient casser la glace lorsque le cortisol est à son maximum
Alors je m’ éveille en douceur avec des images curieuses et merveilleuses dans mon sillage.

What is up in the deepest waters of the lake that floods my dreams when I deeply sleep ?
Fociles mingle with electric and colorful impulses of a living painting, and pastel colors are closely entwined with phosphorescent sprayings.
Curves and emotional motifs, fine lines, I gently trace imaginary reefs, sketch shapes in my dreams and Morpheus delicately colors them in.
An efficient night team, breaks the ice when cortisol is at its peak.
Then I gently rise with curious and wonderful images in my wake.

Une base solide

Des bulles et de la matière encéphale, des couleurs qui pétillent et de la profondeur
Le haut du panier, garni de champignons cueillis par ma tendre mère dans l’humidité d’un matin d’automne. Parfois elle m’emmène, me fournit panier et coutelas, alors l’espace d’une ou deux heures, je fais corps avec la forêt et sa présence se fait aussi intense que nous nous enfonçons dans les bois.
Elle a les bons plans, les coins, les astuces, et quand elle est maladroite, je ne le comprends pas toujours, mais c’est toujours avec les meilleures intensions.
La tendresse d’une femme, concentré de profondeur qui se diffuse par des petites attentions, la recherche d’une légèreté qui fait du bien, remplie d’une intelligence qui crépite par sa densité.
Une femme moderne et son homme, tous les deux soudés depuis si longtemps.
Mon père est un homme juste, simple et drôle. Qui le découvre le prendra probablement pour un ours, mais sa finesse se fait plus visible lorsqu’on prend le temps de l’étudier !
Un phénomène rare, au grand cœur et à la constance évidente.
Comme sa mère il ne se plaint jamais, même quand il souffre. Il chantonne, il siffle, c’est un homme joyeux qui se nourrit de musique, d’art et de lectures, et c’est précieux comme les photos qu’il prend avec son beau point de vue et son âme artistique modeste non pas par une vision courte mais par l’humilité qu’il met dans tout ce qu’il entreprend. Un socle et un modèle tranquille, respectueux et aimant.
J’ai de la chance d’avoir eu ces deux là pour êtres constructeurs, et même si ma douceur me cause parfois du tort lorsque l ‘autre est dur et anguleux, je suis naïf et sans vice, issu d’une famille où l’on cultive une bienveillance chaleureuse et où on sait se parler.
Nous leurs enfants, avons beaucoup de chance de les avoir.

Bubbles and brain matter, depth and sparkling colors
The top of the basket, filled with mushrooms picked by my dear mother in the dampness of a fall morning. Sometimes she takes me with her, providing me with a basket and a knife, and for an hour or two, I become one with the forest, her presence becoming more intense the deeper we venture into the woods.
She knows all the spots, corners, and tricks, and when she’s clumsy, I don’t always get it, but it’s always with the best of intentions.
The tenderness of a woman, a concentration of depth that is expressed through small gestures, the search for a lightness that does you good, filled with an intelligence that crackles with its density.
A modern woman and her husband, united for so long.
My father is a fair, simple, and funny man. Those who meet him for the first time will probably take him for a bear, but his finesse becomes more apparent when you take the time to study him!
A rare phenomenon, with a big heart and obvious consistency.
Like his mother, he never complains, even when he is in pain. He hums, he whistles, he is a joyful man who feeds on music, art, and readings, and he is as precious as the photos he takes with his beautiful perspective and his modest artistic soul, not for a short vision but for the humility he puts into everything he does. A calm, respectful, loving foundation and inspiration.
I am grateful to have had these two as builders, and even if my gentleness sometimes causes me harm when the other is harsh and angular, I am naive and without vice, coming from a family where warm kindness is cultivated and where we know how to talk to each other.
We, their children, are very lucky to have them.

Totems

L’œil de la grande prêtresse de pierre veille avec bienveillance sur nous fragiles mortel(le)s, qui nous abreuvons de gloires éphémères et satisfactions instantanées.
Elle est installée, hors du temps, sur son socle immuable, au dessus de tout sentiment factice, avec sa bonté pour seul attirail.
Elle est paix, calme et puissance douce.
Elle nous attire peu à peu vers les profondeurs de l’émergence, quand les épreuves qui s’enchainent nous rapprochent de sa constance par l’étincelle d’une prise de conscience.
Alors, lorsque l’esprit s’éveille pour dépasser les affronts, les fragrances acides de l’appât du gain, elle se retire, disparait pour nous laisser nous épanouir.
Elle laisse place au bouclier qui réside au fond du cœur, métallique et brillant, il porte le courage d’aller tuer par le rire nos pulsions de domination, et de puiser la matière brute de nos élans mutuels, ceux qui nous entrainent à l’entraide, elle qui a toujours bercé nos songes mais qu’on avait oublié dans les illusions et la recherche d’opulence.
Il est justesse, finesse et le piquant de l’humour qui rassemble.
L’animal argenté ne nous servira pas à chevaucher, bouclier au bras, pour aller conquérir et asservir, il marchera à nos côtés, et nous inspirera la quiétude d’une journée de repos, quand le droit à la paresse et les retrouvailles avec des pensées tendres nous donneront des trésors de compréhension envers nous même, nos êtres aimés et nos semblables.
Il est pure douceur, simplicité et fidélité.
Pas de magie ici, juste les symboles d’un accord entre les forces qui nous animent et les intensions qui nous assemblent comme un mur de brique ou une forêt de roseaux incassables, qui courbent mais ne se brisent pas devant la barbarie neutralisée des violences millénaires – Celles qui se ridiculisent par leur petitesse devant la grandeur d’un livre contenant un tout petit bout de savoir –
Quand le monde brule, s’asphyxie, et que les pitres s’agitent dans ce théâtre ridicule, ce morceau de connaissance grandit de manière exponentielle et donne l’alternative d’une temporalité parallèle par l’abstraction et le sommeil paisible, la distance et le calme.
Accessible par une simple déviation sémantique ou une variation de rythme, elle vivra tant que tous les livres n’auront pas brûlé avec le reste. Et comme un livre s’écrit simplement avec de l’encre et du papier, et que plus encore, la tradition orale ne demande qu’un peu de ce savoir et une langue pour l’exprimer, subsistera alors toujours la flamme qui éteint l’incendie.

The eye of the great stone priestess watches over us, fragile mortals, with compassion, as we drink in fleeting glory and instant gratification.
She sits, timeless, on her immovable pedestal, above all false sentiments, with her goodness as only equipment.
She is peace, calm, and soft power.
She gradually draws us toward the depths of emergence, when trials that follow one another bring us closer to her constancy through the spark of awareness.
Then, when mind awakens to overcome affronts and acrid fragrances of profit, she withdraws, disappears to let us bloom.
She gives way to the shield that resides deep within heart, metallic and brilliant, carrying the courage to kill our impulses of domination with laughter, and draw on the raw matter of our mutual impetuses, those that lead us to mutual aid, the one that has always lulled our dreams but that we had forgotten in our illusions and search for opulence.
It is fairness, finesse, and the spice of humor that brings us together.
The silver animal will not be used to ride, shield in hand, to conquer and enslave. It will walk beside us and inspire the tranquility of a restful day, when the right to laziness and the return of tender thoughts will give us treasures of understanding about ourselves, loved ones, and peers.
It is pure sweetness, simplicity and loyalty
No magic here, just symbols of an alliance between the forces that drive us and the intentions that bring us together like a brick wall or a forest of solid reeds, which bend but do not break under the thwarted barbarism of millennial violence, ridiculed in front of the greatness of a book holding a tiny bit of knowledge.
When the world burns, suffocates, and clowns bustle in this ridiculous theater, this piece of wisdom grows exponentially and offers a parallel temporality through abstraction, peaceful sleep, distance and calm.
Accessible through a simple semantic deviation or a rhythmic variation, it will live on until all books have burnt with the rest. And since it is simply written with ink and paper, and more, that oral tradition requires only this piece of knowledge and a tongue to express it, the flame that blows out the fire will always survive.

La derniere goutte – Last drop

Un astre noir et de la chaleur en hiver
Par le cœur et l’esprit
Lorsqu’on rit sans rancœur
La peur fuit alors que l’enjambée se fait large
Et que la charge se tarit
Comme la source et les liqueurs
Plus une goutte, dans mon gosier
C’est le noir et le blanc
La route s’éclaircit
Par le poivre et le safran
J’ai le gout des épices
Pour donner la saveur
Jusqu’au bout sans avarice
Faire tonner la fraicheur
Dans un rythme effréné
Qui s’en va vers les hauteurs
Plus besoin d’artifices
Pour faire battre mon cœur
Chercher les astuces
Qui emmènent mes pensées
Vers le pôle positif pour me garder survolté
Toujours cherchant pépite
Accroches et magnésite
lorsque les fractions de poudre
S’envolent vers le ciel
Plutôt que de finir dans les narines.
Marines sont les images, indigo est le mélange
Nomade est la logique du curieux à l’étrange
Sympathique au demeurant
Avenant, saute les portiques
Pour attraper le dernier train
Vers la destination dorée
Celle qui me mettra à l’aise
Étouffera la fournaise
Dans les premiers les derniers souffles
Qui font raviver la braise
Le feu sacré toujours au bout des mains
Lorsque l’âcre et les détours se resserrent
Ne plus tourner en boucle
Sinueux est le chemin
Qui mène vers les lignes droites
Les autoroutes
De fraicheur
Créatives sur les hectares
Que je m’offre par le labeur
Le repos viendra plus tard
Pour le guerrier solitaire
Qui a dompté cette solitude
De façon presque militaire
Chinoise est l’attitude
Dans la Culture de l’effort
Sournoise est l’altitude
L’essor est dans le murmure
La discrétion
Le tact
La privation
Le dénuement
La grâce
La neige
Qui crisse
Sous les pieds
Lorsque l’hiver réchauffe
L’esprit devient fécond
Et l’ether se fait futile
Inutile dans mon bastion
Une hygiène
Un soupçon de violence
Pour relancer la machine
Dans la douceur d’une transe
Maitrisée par la force de la pensée
Faire remonter l’acide
Et stopper la descente
De l’extase qui rabaisse
Vers profondeurs et errances
Trouver son point de chute
Pour retomber sur ses pieds
Verser une larmichette
Devant le chemin arpenté
Accidenté
Fait de heurts et de chaos
Amer
Comme la fève de cacao
Qui cuite se meut vers la douceur
D’un morceau de chocolat
Qui caresse le palais et l’iris
Comme la fleur flatte la rétine
Les étamines donnent l’heure
Celle de trouver en soi la clameur intérieure
La récompense ne vient pas d’une pilule
Mais de la pendule qui tourne
Et fait son travail
Dans l’inéluctable certitude
D’une forme de réussite
C’est en vidant mon cartable
Libre de toute entrave
Que j’ai posé sur la table
Toutes mes forces avant la trêve
Qui fera la récompense
Loin des pièces, des billets verts
Juste une relâche, et la panse
Qui se remplit de verdure
La nourriture salutaire
Pour que le moral se gonfle
Comme le feu
Élève la voilure de la montgolfière

A black star and a bit of warmth in winter
Through heart and mind
When laughing without anger
Fear flees as the stride widens
And the load dries up
Like the source and the liquors
Not a drop more in my throat
It’s Black and White
The road brightens
With pepper and saffron
A taste for spices to add flavour
All the way to the end
Without gamma in my veins
Making freshness thunder
In a frantic rhythm
That goes up to the heights
No more need for artifice
To make my heart beat
Looking for ways to keep my thoughts
On the positive pole
So I can stay overvolted
Always looking for nuggets
Points of hook and magnesite
when particles scatter across the sky
Rather than ending up the nose
Marine are the images, indigo is the mixture
Nomadic is the logic
From the curious to the strange
Nice as hell
Easy going, jumps the gates
To catch the last train
To the golden destination
One that will put at ease
Smother the furnace
In the first and last breaths
That rekindle the embers
The sacred fire always at my fingertips
When the acrid and the detours
Close in
No more going round in circles
Winding is the path
That leads to straight lines
Highways of freshness
Creative though acres
That I earn through hard work
Rest will come later
For the solitary warrior
Who has tamed loneliness
In a military fashion
Chinese is the attitude
Culture of effort
Insidious is the altitude
Rise is in the whisper
Discretion
Tact
Deprivation
Destitution
Grace
Snow
Crunching
Underfoot
When winter warms
Mind becomes fertile
And ether becomes futile
Useless in my fortress
Health
Just a tad of violence
To restart the machine
In sweetness of a trance
Controlled by the strength of thought
Bring up the acid
And stop the fall
Of ecstasy that lowers
Towards depths and wanderings
Find landing spot
To fall back on feet
Shed a little tear
Before the path walked
Wrecked
Made of collisions and chaos
Bitter
Like the cocoa bean
Which, when cooked
turns into the sweetness
Of a piece of chocolate
That caresses palate and iris
Like the flower flatters retina
Stamens
Tell the time
To find within the inner clamour
Reward does not come from a pill
But from the clock that ticks
And does its work
In the inevitable certainty
Of a form of accomplishment
It was by emptying my schoolbag
Free of all constraints
That I laid all my strength
On the table before the lull
That will be the reward
Far from coins and paper money
Just a release
And a belly filling with greens
Nourishing food to lift the spirits
Like fire lifting the sail
Of a hot air balloon

Markers
Un marqueur temporel / un marqueur pour dessiner.
L’un permet de se donner un repère à l’échelle d’une minute, d’une heure, d’une vie, ou donne des repère sur la timeline d’un projet audio ou vidéo.
L’autre permet de faire de cette temporalité courte quelque chose d’esthétique, de composer son oeuvre, modeste mais confectionnée avec du coeur, qui deviendra à son tour le marqueur temporel d’une seconde, par un élément graphique tracé brièvement, d’une minute, dans une composition plus élaborée dans sa construction, d’une heure lorsque une pause permettra de reprendre le travail avec plus d’acuité, puis d’une vie lorsque les travaux s’amassent sur du papier, dans des dossier sur une étagère ou un ordinateur, dans une vision plus globale lorsqu’on les consulte, de sa propre évolution, des chemins intellectuels empruntés, de la matière, des supports utilisés, des progrès et techniques explorées.
Découvrir chaque jour, cultiver la curiosité et faire de ses limites une richesse, une identité, celle qui nous rend fiers de nos élans quand on observe un travail terminé, mais qui rend humble devant le talent des gens qu’on admire et nous dépassent de manière si palpable, pourtant nous inspirent et nous donnent envie de créer encore et encore !
Les marqueurs, marquent donc notre existence propre, proprement ou en bavant un peu, mais une légère correction dessinera leur contour plus précisément, comme le temps pourra s’étirer et placer les repères de la composition d’une vie avec flexibilité, quand on fouillera dans sa mémoire pour se souvenir de tous ces événements qui ont façonné notre parcours dans sa beauté, ses heurts, ses moments de grâce, ses artefacts et l’harmonie décousue d’un grand zigzag organisé.
Un arc et des flèches pour décocher et imprimer ces marques, viser juste et planter le décor d’une temporalité qui s’anime

A time marker / a marker for drawing.
One allows you to set a reference point on a scale of a minute, an hour, a lifetime, or provides reference points on the timeline of an audio or video project.
The other allows you to turn this short time frame into something aesthetic, to compose one’s work, modest but crafted with heart, which in turn will become the time marker for a second, through a briefly drawn graphic element, for a minute, in a more elaborate composition in its construction, of an hour when a break will allow us to get back to work with greater acuity, then of a lifetime when the work piles up on paper, in files on a shelf or in a computer. The vision gets global when we consult it, through our own evolution, paths taken, material, media used, progress and techniques explored.
Discovering every day, cultivating curiosity and turning one’s limitations into a source of richness, identity, one that makes us proud of our efforts when we look at a finished work, but which makes us humble before talent of people we admire and who surpass us in such a tangible way, yet inspire us and make us want to create again and again!
Markers, therefore, mark our very existence, neat or with a little drooling, but a slight correction will draw their outline more precisely, just as time can stretch and place the landmarks of a life’s composition with flexibility, when we delve into our memory to recall all those events that have shaped our journey in its beauty, clashes, moments of grace, artefacts and the disjointed harmony of a great organised zigzag.
A bow and arrows to shoot and print these marks, aim accurately and set the scene for a temporality that takes life.
Sac à dos
Le sac à dos est l’instrument de la liberté.
J’ai gardé celui qui me servait à randonner enfant, adolescent et jeune adulte. Il a connu les auto-stops à travers la France, les vendanges, et a porté la tente que je plantais dans les vignes reculées le soir tombant.
Il en a vu des cols, des lacs, des cascades, il m’a vu me baigner dans les torrents glacés, il a pesé sur mon dos et mes mollets dans les descentes effrénées, il a contenu la gourde d’eau légèrement citronnée, le chocolat noir et le pain de nos goûters simples mais si savoureux, et il a été l’instrument de la culture de l’effort, lorsqu’on en bave dans la montée mais que la vue tout la haut est juste splendide. Il m’a construit et représente ce qui me constitue, lorsque je passe des heures au travail et que je me relance, coup de barre après coup de barre. Il a contribué à faire de mon esprit mouvant une perpétuelle source d’inspiration. Il est le voyage, même lorsque je l’endosse pour aller faire mes courses puisque je n’ai pas de voiture, ou que j’emporte mes affaires sur mon vélo pour aller dormir chez mes parents à la campagne. Il représente les pas en avants, l’aventure, et je sais que tant qu’il sera dans mon attirail, la force de me lancer ne me quittera jamais. Il est le rythme lorsque les pas s’enchaînent, et impriment une cadence qui me pousse.
Je le chéris pour sa longévité, il ne bouge pas d’un poil, Il ne s’est déchiré à aucun endroit malgré l’épreuve du temps, les chocs, le poids, ses coutures ont tenu bon et je suis à son image la constance d’un cœur vaillant et solide qui n’a jamais rompu sous le poids des pressions, des défis à relever. Il est la roche qui accompagne mon équilibre dans toutes mes entreprises, mes constructions.
Lorsqu’il est vide, je me repose mais je sais qu’il se remplira à nouveau, dans cette continuelle boucle vertueuse qui porte mes élans, par la satisfaction intrinsèque à la création, et plus loin vers le développement et la pérennité de mon projet.

The rucksack is the instrument of freedom.
I kept the one I used for hiking in the alps as a child, teenager and young adult. It has been hitchhiking across France, harvesting grapes, and carrying the tent I pitched in remote vineyards at nightfall.
It has seen mountain passes, lakes and waterfalls; it has seen me bathe in icy streams; it has weighed heavily on my back and calves during frantic descents; it has held the slightly lemon-flavoured water bottle, dark chocolate and bread for our simple but delicious snacks; and it was the instrument of the culture of effort, when we were struggling on the climb but the view from the top was just splendid. It built me and represents what I am, when I spend hours at work and push myself, stroke after stroke. It has helped to make my restless mind a perpetual source of inspiration. It is the journey, even when I put it on to go shopping because I don’t have a car, or when I take my stuff on my bike to go and stay with my parents in the countryside. It represents steps forward, adventure, and I know that as long as it is in my kit, the strength to get started will never leave me. It is the rhythm when my steps follow one another, setting a pace that drives me forward.
I cherish it for its longevity; it doesn’t budge an inch. It hasn’t torn anywhere despite the test of time, shocks, weight; its seams have held up, and I am like it in the constancy of a valiant and solid heart that has never broken under the weight of pressure and challenges. It is the rock that supports my balance in all my endeavours and constructions.
When it is empty, I’m resting a bit, but I know that it will fill up again, in this continuous virtuous cycle that drives my momentum, through the intrinsic satisfaction of creation, and further towards the development and sustainability of my project.
Origines Ø
L’idée derrière le nom de ce texte vient d’une réflexion sur le néant et l’absolu que je n’ai jamais réussi à mettre en cohérence.
J’ai été consommateur assez raisonnable d’hallucinogènes pendant une courte période de ma vie (2 ans environ) et pendant que tout le monde piquait du nez dans des états de fatigue et de défonce avancés, j’ai pour ma part été très éveillé, l’intellect très actif, très résistant au sommeil, on me confiait toujours la mission de ramener les fêtards à bon port et mon esprit dans ces conditions a été livré au calme et à la réflexion dans une autonomie souvent nocturne qui me suit encore aujourd’hui dans mon rapport à la musique et à autrui. Pour le dire simplement, j’adore travailler la nuit sans personne pour m’emmerder, et pour aller plus loin, je trouve bien plus de plaisir à travailler seul avec mes propres contraintes, sans dépendre d’un agenda, d’une disponibilité extérieure etc … Très sensible, j’ai souffert des fonctionnements de groupes, des tournées dans des conditions épuisantes, des ascenseurs émotionnels, relationnels, et j’ai trouvé l’équilibre qui me faisait défaut dans des constructions autonomes. Cela ne m’empêche pas de m’épanouir aussi dans des collaborations quand les délais ne sont pas interminables, le plus souvent avec une certaine distance géographique rendue possible par l’interconnexion des pays, des continents, et tellement riche en termes de musicalités à travers ceux-ci. Aussi, de me nourrir de toute la musique que j’écoute avec grande curiosité, d’être une personne avenante même si parfois maladroite, qui s’enrichit d’interactions avec les gens qu’elle aime, croise ou découvre avec plaisir, mais ma liberté, ce champ d’action qui passe par un certain renoncement social, qui pour être honnête découle en grande partie des limitations liées à ma santé mentale, prend le dessus sur toutes constructions que la plupart considèrent normales et naturelles ou dont ils/elles ont simplement besoin pour s’épanouir.
Je n’ai jamais eu l’appel de fonder une famille, la mienne, au-delà de mes proches, est juste au bout de mes baguettes, mes mailloches, mes instruments, mon rapport à ma créativité. Je n’ai rien sacrifié, comme je le disais j’ai renoncé progressivement et pragmatiquement à toutes les choses que la pression sociale, ce qu’un musicien est censé accomplir ou construire pour avoir « réussi » conventionnellement, ce que tout m’invitait à faire mais ne me correspondait finalement pas du tout. Je suis bien plus en paix avec moi dans la mesure où je m’entoure de personnes qui peuvent appréhender naturellement mon fonctionnement qui n’est pas si complexe, juste un peu différent et minimaliste dans ce qui me fait du bien.
Origine Ø donc, c’est un concept qui n’a peut être pas de sens. Pour les croyants, l’origine, c’est Dieu, un dieu, des dieux, pour d’autres le Big Bang, certains s’en désintéressent, d’autres y consacrent leur vie. On peut statuer sur le fait que tout a une source première, ou qu’un être humain par exemple est constitué de multitudes de marqueurs qui l’ont construit, ses idées ont été altérées par d’autres idées, celles des autres, ses lectures, les contextes sociaux, historiques qui ont façonné sa vie, celle de ses parents ou d’ascendants plus lointains et divers. Avec ceci en tête, l’idée d’origine Ø , l’absence, le néant qu’elle implique est absurde, mais dans ma conception, elle est toute autre.
Elle correspond à un basculement qui opère lorsque tout ce qui constitue un être qui pense vient créer la connexion entre deux idées. C’est ce basculement, qui est une somme presque infinie de dispositions, prédispositions, génétique, culture, vécu, inconscient, expériences, souffrances, joies, folie, propensions au conformisme ou à la fantaisie, pour ne nommer qu’eux. Un basculement à la fois infime et tellement chargé, à la fois si presque infiniment rapide et si plein en soi que j’ai envie de le nommer : Origine Ø , ce moment qui fait finalement perpétuellement des liens dans la construction de sa pensée et son rapport aux autres, à soi, à sa psychologie, à son corps. Origine Ø , cette étincelle perpétuellement renouvelée, comme un ADN instantané et mouvant, évoluant tout au long de notre vie, à chaque seconde puisque chaque pensée en induit une autre, que chaque interaction vient l’altérer, et qu’à l’échelle humaine, animale si on considère les autres animaux sensibles comme part notre sphère, la dose de ces interactions, ces altérations, tutoie l’infini sans vraiment mathématiquement pouvoir l’atteindre.
Origine Ø , c’est à l’échelle d’une vie un éternel recommencement. Ça n’a rien de mystique, et c’est ma façon, finalement, de relier le néant à l’absolu, puisqu’elle trouve naissance dans ce dernier, son entièreté constitutive, pour s’évanouir constamment dans l’autre en une fraction de seconde lorsque les pensées se meuvent, s’enchaînent, se renouvellent, mais dont elle reste le fil conducteur, discret, impalpable dans la fluidité de l’existence, de la pensée, et résonne toujours dans la suite qu’elle implique.
Au pluriel, Origines Ø représente leur somme à titre individuel et collectif, et c’est aussi ma façon de ne pas tenir compte, dans mon rapport aux gens et la façon dont je les considère, de leur origine sociale, culturelle, ethnique, puisque tous venons d’Afrique et que seuls les pigments de nos peaux différent, façonnés par l’intensité du soleil.

The idea behind the name of this text comes from a reflection on nothingness and the absolute that I have never been able to reconcile.
I was a fairly moderate user of hallucinogens for a short period of my life (about two years), and while everyone else was nodding off in states of advanced fatigue and stoneness, I was wide awake, my intellect very active, highly resistant to sleep. I was always entrusted with the task of bringing the partygoers back safely, and my mind in these conditions was given over to calm and reflection in an often nocturnal autonomy that still follows me today in my relationship with music and others. To put it simply, I love working at night with no one to bother me, and to go further, I find much more pleasure in working alone with my own constraints, without depending on a schedule, external availability, etc.
That doesn’t stop me from also thriving in collaborations when the deadlines aren’t endless, most often with a certain geographical distance made possible by the interconnection of countries and continents, and so rich in terms of musicality across them. Also, I ‘m nourished by all the music I listen to with great curiosity, and I’m an outgoing person – even if sometimes a tad awkward- who is enriched by interactions with the people I love, meet, or discover with pleasure. But my freedom, this scope of action that involves a certain social renunciation, which to be honest flaws from my mental health limitations for the most part, takes priority over all the constructs that most people consider normal and natural or that they simply need in order to flourish.
I never felt the call to start a family. My family, beyond my loved ones, is right in my drumsticks, my mallets, my instruments, my relationship with my creativity. I haven’t sacrificed anything. As I said, I have gradually and pragmatically given up all the things that social pressure, what a musician is supposed to accomplish or build in order to be conventionally “successful,” everything that everyone encouraged me to do but that ultimately didn’t suit me at all. I am much more at peace with myself now that I surround myself with people who naturally understand how I work, which is not that complex, just a little different and minimalist in what makes me feel good.
Origin Ø So, it’s a concept that may not make sense. For believers, the origin is God, a god, several gods; for others, it’s the Big Bang; some are not interested in it, while others devote their lives to it. We can decide that everything has a primary source, or that a human being, for example, is made up of a multitude of markers that have shaped them, their ideas have been altered by other ideas, those of others, their reading, the social and historical contexts that have shaped their life, that of their parents or more distant and diverse ancestors. With this in mind, the idea of origin Ø, the absence, the nothingness it implies, is absurd, but in my view, it is quite different.
It corresponds to a shift that occurs when everything that constitutes a thinking being creates a connection between two ideas. This shift is an almost infinite sum of dispositions, predispositions, genetics, culture, life experiences, unconscious, experiences, suffering, joy, madness, propensity for conformity or fantasy, to name but a few. A shift that is both tiny and so loaded, both so almost infinitely rapid and so full in itself that I like to name it: Origin Ø, that moment that ultimately perpetually creates links in the construction of one’s thoughts and one’s relationship to others, to oneself, to one’s psychology, to one’s body. Origine Ø , that perpetually renewed spark, like instantaneous and evolving DNA, changing throughout our lives, every second, since each thought leads to another, each interaction alters it, and on a human scale, or an animal scale if we consider other sentient animals as part of our sphere, the amount of these interactions, these alterations, approaches infinity without ever truly being able to reach it mathematically.
Origin Ø is, on the scale of a lifetime, an eternal renewal. There is nothing mystical about it, and it is finally my way of connecting nothingness to the absolute, since it finds its birth in the latter, its constitutive entirety, only to constantly disappear into the other in a fraction of a second when thoughts move, follow one another, and renew themselves, but of which it remains the guiding thread, discreet, intangible in the fluidity of existence and thought, and always resonating in the sequence it implies.
In plural form, Origins Ø represents their sum as individuals and as a collective, and it is also my way of disregarding, in my relationship with people and the way I view them, their social, cultural, and ethnic origins, since we all come from Africa and only the pigments of our skin differ, shaped by the intensity of the sun.
Menthe religieuse
Sauvage comme la menthe, religieuse comme le vitrail qui tapisse les murs de nos églises
Je les voudrais désacralisées, toutes, pour qu’un vent de liberté souffle dans les cheveux, les ébouriffe et ramène la fougue dans nos sillages si polis et pauvres en aventures.
Lis moi un poème violent par sa délicatesse pour que mon cœur s’emballe et pulse plus profondément, dans l’effort et la guerre d’un pacifisme ondulé par les vagues d’une brutalité contrôlée.
Alors si je sens mon corps s’embraser et mes oreilles s’ouvrir pour accueillir à nouveau le son brut d’une synthèse analogique, les tremblements et les vibrations du sol par les infrabasses puissantes me ramèneront à la vie progressivement pour l’embellir sur la mesure et l’accompagner vers un déséquilibre confortable. Osciller, vaciller, dans sa tête, le corps droit pourtant, et la démarche assurée pour que la géométrie abstraite vienne réveiller les instincts les plus raffinés, dans un environnement feutré par les aspérités contrastées d’un rire sonore qui jamais ne s’éteint par la main du patriarche ou de la mère fouettarde.
Peut être pourra t-on se libérer alors, portés par la brise épaisse ou le brouillard léger de la nuance et du désir.

Wild like mint, religious like the windows that line the walls of our churches
I would like them all desacralised, so that a wind of freedom blows through our hair, ruffles and brings back passion in our well-behaved and adventure-deprived lives.
Read me a poem violent in its delicacy so that my heart races and pulses profoundly, in the effort and struggle of a pacifism undulated by waves of controlled brutality.
Then, if I feel my body ignite and my ears open to welcome once again the raw rumbling of analogue sounds, the tremors and vibrations of the ground from the powerful sub-bass could gradually bring me back to life, embellishing it in tune and guiding it towards a comfortable imbalance. Oscillating, swaying, in one’s head, yet with a straight body and a confident stride, so that abstract geometry awakens the most refined instincts, in an environment muffled by the contrasting asperities of a sonorous laugh that is never silenced by the hand of the patriarch or the angry mother.
Perhaps then we can free ourselves, carried by the thick breeze or the light mist of nuance and desire.
B.
